Olivier Basselin
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Olivier Basselin
Les propos de table chez le voisin
Lorsqu'on perce chez mon voisin
Un tonneau, de bon sidre plein
Ou de bon vin,
Me semble qu'on me fiance :
j'ay bonne espérance
D'en boire une souspirance
Soir ou matin.
Il se plaist d'ouir un cas nouveau,
Quelque romant ou conte beau
De mon cerveau
J'en forge et lui en vais faire,
Pour avoir manière
De faire tirer à boire
De son tonneau.
Mon voisin je tiendrois un an
Sur le vin, lorsque du grand Cham
Ou du Soudan
Je lui conte quelque fable,
Qu'il croît véritable,
Ou que je parle à sa table
Du Prestre Jean.
Luy et moy, si c'est en hyver,
Nous nous mettons près le fouyer
A deviser
Du temps de son feu grand-père,
Sans cesser de boire,
Comme j'en vais la manière
Vous demonstrer.
C'est ainsi comme nous faisons,
Luy et moi, quand nous devisons
Près des tisons ;
Detestant melancholie
Et chicanerie,
Qui puisse être forbannie
De nos maisons.
Lorsqu'on perce chez mon voisin
Un tonneau, de bon sidre plein
Ou de bon vin,
Me semble qu'on me fiance :
j'ay bonne espérance
D'en boire une souspirance
Soir ou matin.
Il se plaist d'ouir un cas nouveau,
Quelque romant ou conte beau
De mon cerveau
J'en forge et lui en vais faire,
Pour avoir manière
De faire tirer à boire
De son tonneau.
Mon voisin je tiendrois un an
Sur le vin, lorsque du grand Cham
Ou du Soudan
Je lui conte quelque fable,
Qu'il croît véritable,
Ou que je parle à sa table
Du Prestre Jean.
Luy et moy, si c'est en hyver,
Nous nous mettons près le fouyer
A deviser
Du temps de son feu grand-père,
Sans cesser de boire,
Comme j'en vais la manière
Vous demonstrer.
C'est ainsi comme nous faisons,
Luy et moi, quand nous devisons
Près des tisons ;
Detestant melancholie
Et chicanerie,
Qui puisse être forbannie
De nos maisons.
Alatariel- Admin
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Date d'inscription : 29/04/2007
Re: Olivier Basselin
Insipidité de l'eau
Ayant le dos au feu et le ventre à la table,
Etant parmi les pots pleins de vin délectable,
Ainsi comme un poulet
Je ne me laisserai mourir de la pépie,
Quand en devrais avoir la face cramoisie
Et le nez violet.
Quand mon nez deviendra la couleur rouge ou perse,
Porterai les couleurs que chérit ma mîitresse :
Le vin rend le teint beau !
Vaut-il pas mieux avoir la couleur rouge et vive,
Riche de beaux rubis, que si pâle et chétive,
Ainsi qu'un buveur d'eau ?
On m'a défendu l'eau, du moins en beuverie,
De peur que je ne tombe en une hydropisie ;
Je me perds, si j'en bois.
En l'eau n'y a saveur ; prendrai je pour breuvage
Ce qui n'a point de goût ? mon voisin, qui est sage,
Ne le fait que je crois.
Qui aime bien le vin est de bonne nature.
Les morts ne boivent plus dedans la sépulture.
Hé ! qui sait s'il vivra
Peut-être encor demain ? chassons mélancolie.
Je vas boire d'autant à cette compagnie :
Sauve, qui m'aimera !
Ayant le dos au feu et le ventre à la table,
Etant parmi les pots pleins de vin délectable,
Ainsi comme un poulet
Je ne me laisserai mourir de la pépie,
Quand en devrais avoir la face cramoisie
Et le nez violet.
Quand mon nez deviendra la couleur rouge ou perse,
Porterai les couleurs que chérit ma mîitresse :
Le vin rend le teint beau !
Vaut-il pas mieux avoir la couleur rouge et vive,
Riche de beaux rubis, que si pâle et chétive,
Ainsi qu'un buveur d'eau ?
On m'a défendu l'eau, du moins en beuverie,
De peur que je ne tombe en une hydropisie ;
Je me perds, si j'en bois.
En l'eau n'y a saveur ; prendrai je pour breuvage
Ce qui n'a point de goût ? mon voisin, qui est sage,
Ne le fait que je crois.
Qui aime bien le vin est de bonne nature.
Les morts ne boivent plus dedans la sépulture.
Hé ! qui sait s'il vivra
Peut-être encor demain ? chassons mélancolie.
Je vas boire d'autant à cette compagnie :
Sauve, qui m'aimera !
Alatariel- Admin
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Date d'inscription : 29/04/2007
Re: Olivier Basselin
L'avare vivant
Ne t’approche, avare chiche,
De ma table aucunement :
Tu fis mourir povrement
Mon voisin, quoiqu’il fust riche.
Riche avare est peu de cas :
Non, je ne le seray pas.
Dedans sa maison fermée
Tous les jours il se cachoit ;
Sa cheminée il bouschoit,
Craignant perdre la fumée.
Riche avare est peu de cas :
Non, je ne le seray pas.
Il portoit à sa ceinture
Ses souliers qu’il espargnoit ;
De son poil il resserroit
Et des ongles la rongneure.
Riche avare est peu de cas :
Non, je ne le seray pas.
S’il donnoit, aux jours de feste,
A deux povres un denier,
Ce n’estoit sans reschigner ;
Encor demandoit son reste.
Riche avare est peu de cas :
Non, je ne le seray pas.
Pour ne perdre l’eau salée
Du merlus, quand il bouilloit,
De la soupe il en faisoit,
Dont il passoit la journée.
Riche avare est peu de cas :
Non, je ne le seray pas.
D’estrain et de chenevotte
Se chauffoit tous les hyvers :
Il eust vendu volontiers
La graisse de sa calotte.
Riche avare est peu de cas :
Non, je ne le seray pas.
Mais, quant est de son beuvrage,
Ayant sidre à plein tonneau,
Il ne beuvoit que de l’eau.
S’il est mort, est-ce dommage ?
Riche avare est peu de cas :
Non, je ne le seray pas.
Cecy serve d’exemplaire !
Et beuvons sans chicheté
Bon vin pur pour la santé,
Tel qu’il est né de sa mere.
Riche avare est peu de cas :
Non, je ne le seray pas.
Ne t’approche, avare chiche,
De ma table aucunement :
Tu fis mourir povrement
Mon voisin, quoiqu’il fust riche.
Riche avare est peu de cas :
Non, je ne le seray pas.
Dedans sa maison fermée
Tous les jours il se cachoit ;
Sa cheminée il bouschoit,
Craignant perdre la fumée.
Riche avare est peu de cas :
Non, je ne le seray pas.
Il portoit à sa ceinture
Ses souliers qu’il espargnoit ;
De son poil il resserroit
Et des ongles la rongneure.
Riche avare est peu de cas :
Non, je ne le seray pas.
S’il donnoit, aux jours de feste,
A deux povres un denier,
Ce n’estoit sans reschigner ;
Encor demandoit son reste.
Riche avare est peu de cas :
Non, je ne le seray pas.
Pour ne perdre l’eau salée
Du merlus, quand il bouilloit,
De la soupe il en faisoit,
Dont il passoit la journée.
Riche avare est peu de cas :
Non, je ne le seray pas.
D’estrain et de chenevotte
Se chauffoit tous les hyvers :
Il eust vendu volontiers
La graisse de sa calotte.
Riche avare est peu de cas :
Non, je ne le seray pas.
Mais, quant est de son beuvrage,
Ayant sidre à plein tonneau,
Il ne beuvoit que de l’eau.
S’il est mort, est-ce dommage ?
Riche avare est peu de cas :
Non, je ne le seray pas.
Cecy serve d’exemplaire !
Et beuvons sans chicheté
Bon vin pur pour la santé,
Tel qu’il est né de sa mere.
Riche avare est peu de cas :
Non, je ne le seray pas.
Alatariel- Admin
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Re: Olivier Basselin
Le bon cidre en dit-on rien ?
Il vaut bien
Que quelque chose on en die
Et certes qui m'en croirait,
On n'aurait
Autre boire en Normandie
S'il y a cidre excellent
Bien souvent
On l'aime sur tout breuvage
Tu es, bon cidre orangé,
Tout songé
Un bon meuble de mesnage
Il vaut bien
Que quelque chose on en die
Et certes qui m'en croirait,
On n'aurait
Autre boire en Normandie
S'il y a cidre excellent
Bien souvent
On l'aime sur tout breuvage
Tu es, bon cidre orangé,
Tout songé
Un bon meuble de mesnage
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